Depuis quelques mois, Karine Fornallaz a rejoint EDIFEA comme responsable Prévention et environnement. Elle a mis en place un concept de sécurité et un Plan de Sécurité et de Prévention de la Santé pour la direction de travaux, une lourde tâche qui demande précision, persévérance et persuasion. 

En quoi consiste votre métier ? 
Je m’occupe de la sécurité notamment sur les chantiers, pour qu’ils soient en conformité avec les exigences légales tout en prenant en compte les spécificités des constructions : les délais, le cadre, les équipes. Tous ces éléments sont consignés dans un document complet : le Plan de Sécurité et de Prévention de la Santé (PSPS) que l’ensemble des entreprises, sous-traitants inclus, s’engage à respecter. Mon métier consiste à identifier méthodiquement les dangers, évaluer les risques, définir les mesures de protection appropriées et élaborer un système de sécurité qui fonctionne. Comme toutes les équipes ont des niveaux de compréhensions et de compétences différentes, je dois m’adapter à chacun pour faire passer un message commun.
Du savoir-faire donc, mais surtout un savoir-être !

À quoi sert le Plan de Sécurité et de Prévention de la Santé ? 
Il permet à tous les intervenants de partager le même degré d’information en matière de sécurité. En tant que directeur des travaux, EDIFEA doit s’assurer que tout le monde rentre chez soi le soir. Chaque corps de métiers à ses spécificités qu’il faut prendre en compte en rédigeant le Plan de Sécurité et de Prévention de la Santé. Comment la société de menuiserie sécurise-t-elle sa zone d’intervention lorsqu’elle pose des vitres à dix mètres du sol, par exemple.
Tous ces éléments sont consignés dans ce document que l’ensemble des entreprises signe. Des modes opératoires spécifiques peuvent être demandés en plus, si l’activité n’est pas claire dans l’exécution. Cela permet d’atteindre un niveau de sécurité identique sur tous les chantiers d’EDIFEA. 

Un document ne peut pas être la seule mesure de sécurité.
Non, bien sûr. Tous les conducteurs de travaux et chargés de projets sont des professionnels, souvent des ingénieurs, formés en conduite de travaux. Ils ont suivi, en 2023, un cours de quatre heures avec un prestataire externe 3conseils et moi-même pour répondre aux questions techniques et au changement de réglementation de l’ordonnance de la construction. 
On organise un quart d’heure de sécurité tous les mois pour rappeler à tous les ouvriers les règles de sécurité et la meilleure façon de se conformer à la loi. 
Nous passons très régulièrement sur les chantiers pour des vérification et des contrôles. Nous réalisons des audits et rédigeons un rapport avec des photos avec un code couleur selon les points qui posent un problème : l’orange implique que l’incident soit résolu dans les 5 jours, et le rouge immédiatement. Le non-respect des consignes de sécurité conduit à l’exclusion automatique du projet. 
Ce processus d’amélioration continu a renforcé les liens de confiance que nous avons avec les instances de contrôles. 

Est-ce que les questions de sécurité concernent uniquement les chantiers ? 
Non, nous intervenons aussi, dans les bureaux, sur des problématiques plus liées à la santé comme l’ergonomie, les risques psychosociaux, la gestion du stress, etc. Ces sont des éléments à ne surtout pas négliger d’autant qu’ils se retrouvent également sur les chantiers. 

Quels sont les paramètres auxquels il faut penser lors de la sécurisation ?
Le secteur de la construction représente l’un des environnements professionnels le plus dangereux. La nature des travaux entrepris sur un site de construction (par exemple en hauteur, avec du courant électrique ou encore les déplacements d’importants volumes de matériaux) ainsi que les outils et équipements utilisés sont source d’accidents graves, voire mortels. Il faut y identifier les risques pour la sécurité et la santé puis élaborer des propositions pour la prévention des accidents, des maladies professionnelles et pour l'assainissement d'endroits dangereux.
Nous rédigeons alors un PIC, un Plan Installation Chantier, qui contient toutes les informations selon le projet. Pour permettre, la mise en place de mesures, les alentours sont passés au crible : présence d'une école, d'une grande route, d'un écosystème particulier, etc.  
Les éléments à prendre en compte sont nombreux, mais le principal reste l’organisation générale et la planification des phasages du chantier.  

Est-ce que les accidents ont décliné sur les chantiers d’EDIFEA ? 
Oui, depuis 8 mois, nous n’avons eu que quatre accidents-bagatelles, soit de moins de trois jours d’arrêt. C’est une tendance large sur les chantiers. Le nombre d’accidents décroit constamment avec la mise en place de mesures de sécurité. La présence régulière de chargé de sécurité, la prise en charge pédagogique des équipes pour assurer un meilleur suivi des consignes, la rédaction de plans de sécurité obligatoire, mais aussi l’annonce systématique des incidents participent à cette remarquable diminution.